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Plusieurs organisations multilatérales et régionales de développement, dont le système des Nations unies, consacrent une part importante de leurs ressources aux PMA. En 2023, 36 % des décaissements nets d’APD par les organisations multilatérales ont été versés aux PMA. Toutefois, à l’exception des mécanismes spécifiques aux PMA, la plupart des organisations ne s’appuient pas exclusivement sur le statut de PMA comme critère d’allocation des ressources, et certaines ne prennent pas en compte ce statut. Nombre d’entre elles appliquent des critères étroitement corrélés à ceux qui définissent les PMA. 

Système des Nations Unies. Les PMA constituent une priorité pour le système des Nations Unies, comme en témoignent le Programme d’action d’Addis-Abeba, le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et le Programme d’action de Doha. En 2022, les PMA oun re?u 50.7 % du total des resources déployés au niveau des pays par le système de développement des Nations Unies.

La plupart de l’aide fournie par les entités des Nations Unies est allouée en fonction des besoins et des vulnérabilités des pays, mais l’ONU dispose d’un certain nombre de mécanismes et de programmes pour soutenir les PMA individuellement et en tant que catégorie (voir également  et des informations sur ce portail sur les organisations fournissant un soutien aux PMA).

Les entités du système des Nations Unies ont mis en place des mécanismes institutionnels tels que des structures internes et du personnel spécialisés, ont accordé la priorité aux PMA dans le cadre de plans stratégiques ou ont adopté des règles spéciales en matière d’allocations budgétaires. Concernant ces dernières: 

• La présence programmatique du PNUD sur le terrain est principalement financée par les ressources de base distribuées aux pays du programme sur la base du système MCARB (montant ciblé pour l’allocation des ressources de base). Le système MCARB est un système à trois niveaux dans lequel les ressources MCARB-1 et MCARB-2 sont regroupées dans un pool commun destiné à soutenir la programmation par pays, tandis que les ressources MCARB-3 sont mises à disposition au moyen d’un pool séparé visant à soutenir la réponse aux crises. La répartition des ressources MCARB-1 et MCARB-2 tient compte du produit intérieur brut par personne et de la taille de la population d’un pays. Par décision de son Conseil d’administration, le PNUD s’est fixé pour objectif d’assurer l’allocation d’au moins 60 % des ressources MCARB-1 et MCARB-2 aux PMA. Ces règles ne couvrent pas les ressources non essentielles, qui représentent souvent une part importante des ressources déployées dans chaque pays.
• L’UNICEF est également tenu par son Conseil d’administration d’allouer 60 % de ses ressources ordinaires aux PMA et 50 % d’entre elles aux pays d’Afrique subsaharienne. Les ressources sont allouées sur la base d’un système qui accorde un poids plus important aux pays dont le RNB par habitant est le plus faible, dont le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans est le plus élevé et dont la population infantile est la plus nombreuse. Il en résulte naturellement que les PMA sont les plus grands bénéficiaires des ces ressources, mais cela signifie également que le fait de sortir de la catégorie des PMA n’a pas d’incidence sur le montant des ressources allouées à un pays .
• Des instruments spécifiques gérés ou cogérés par des entités du système des Nations Unies prévoient des dispositions en faveur des PMA. Parmi celles-ci, le Système d’allocation transparente des ressources du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) de la huitième période de reconstitution des ressources (FEM-8, 2022-2026) prévoit des planchers d’allocation minimum plus élevés pour les PMA et les PEID.
• Suivant un système similaire, les orientations de programmation du Fonds-cadre mondial pour la biodiversité établissent que 36 % de ses ressources, plus 3 % supplémentaires dans un premier temps (à reprogrammer après 3 ans en cas de non-utilisation), doivent être alloués aux PMA et aux PEID. La répartition du Fonds reflète également les avantages environnementaux mondiaux potentiels qui peuvent être générés dans le pays, conformément à la répartition par pays des domaines d’intervention du FEM-8 en matière de biodiversité.

Plusieurs organisations fournissent un soutien substantiel aux PMA, notamment des services d’analyse politique et d’information, de renforcement des capacités, d’aide à l’accès à l’information et aux ressources, ainsi que des services de défense des intérêts. Ces formes de soutien ne sont pas toujours reflétées de manière substantielle dans les dépenses. En voici quelques exemples :

• Le Département des affaires économiques et sociales (DESA), la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), l’Union internationale des télécommunications, l’Organisation météorologique mondiale, l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), entre autres, disposent de programmes ou d’équipes de recherche spécialisés dans les questions relatives aux PMA.
• Le DESA apporte son soutien aux PMA sous la forme d’analyses, de données, d’informations sur les mesures de soutien et de renforcement des capacités, ainsi qu’en soutenant les travaux du Comité des politiques de développement dans ses délibérations sur l’inclusion et la sortie de la catégorie des PMA (voir chapitre I). Il recueille et diffuse des informations sur les PMA et les pays récemment sortis de la catégorie, tient à jour le Portail PMA sur les mesures de soutien international, y compris le soutien en matière de reclassement, et assure le renforcement des capacités, en particulier pour les pays en voie de reclassement et récemment reclassés.
• La CNUCED publie chaque année un Rapport sur les pays les moins avancés qui traite des tendances et des questions intéressant les PMA, apporte un soutien de fond au Cadre intégré renforcé et fournit des services de renforcement des capacités aux PMA.
• La Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique publie un rapport annuel, le ? Asia-Pacific Countries with Special Needs Development Report ? (Rapport sur les pays de l’Asie et du Pacifique ayant des besoins spéciaux en matière de développement), qui couvre les PMA, les pays en développement sans littoral et les petits ?tats insulaires en développement, et fournit un renforcement des capacités aux PMA de la région, en particulier en matière de capacités de production, d’infrastructure, de commerce et de développement institutionnel.
• Le Bureau du Haut-Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits ?tats insulaires en développement plaide en faveur des PMA au sein des Nations Unies et auprès d’autres partenaires, aide les PMA à mobiliser des ressources et d’autres formes de soutien et apporte son soutien aux consultations de groupe des PMA. Il suit également la mise en ?uvre des programmes d’action en faveur des PMA.

• Voir également Organisations. 

?tablissements financiers internationaux et régionaux. L’éligibilité aux financements concessionnels accordés aux pays en développement par les institutions financières régionales et multilatérales ne dépend généralement pas du fait qu’un pays soit ou non un PMA, mais d’autres facteurs tels que le RNB par habitant et la solvabilité. 

La Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) et la plupart des autres institutions financières internationales et régionales ne tiennent pas compte du statut de PMA pour déterminer les conditions de leur aide aux pays, mais utilisent le revenu par habitant et d’autres critères.  Par exemple, le financement concessionnel de l'Association internationale de développement (IDA) de la Banque mondiale est accordé à tous les pays dont le revenu par habitant est inférieur à un certain seuil (1 335 dollars pour l'exercice 2025). Les différents instruments de prêt du FMI sont adaptés aux différents types de besoins de balance des paiements et aux circonstances spécifiques de ses membres.

Parmi les banques régionales de développement, prend en considération le statut de PMA, entre autres facteurs, dans la politique qui guide les conditions d’accès des membres aux ressources. La Banque  classe les pays en groupes qui déterminent le type de financement accordé. Ces groupes sont définis principalement en termes de revenu et de solvabilité, mais le fait qu’un pays soit ou non un PMA peut, dans certains cas, influer sur la classification. Par exemple,  un PMA dont le revenu par habitant est inférieur à un certain seuil (actuellement, le seuil opérationnel de la Banque internationale de développement) et qui est considéré comme non solvable sera classé dans une catégorie qui ne re?oit qu’une aide concessionnelle, alors qu’un pays non-PMA dans la même situation pourrait (en fonction d’une série de facteurs tels que le risque de surendettement) être classé dans une catégorie qui re?oit un mélange de ressources concessionnelles et non concessionnelles. Selon la position d’un pays, la sortie de la catégorie des PMA pourrait entra?ner un reclassement entre les groupes dans certains cas. Le reclassement entre les groupes n’est toutefois pas un processus automatique et est traité au cas par cas.

D’autres organisations fournissent une grande partie de leurs ressources aux PMA sans que l?appartenance à la liste des PMA soit un facteur dans l?allocation des ressources :

• aide les pays en dessous d’un certain seuil de RNB par habitant et qui remplissent certaines conditions, évaluées par un groupe d’experts indépendants. Au-delà de ce seuil, les pays entrent dans une phase de transition vers l’autofinancement.
• Le , qui mobilise et investit des fonds visant à mettre fin au sida, à la tuberculose et au paludisme en tant qu’épidémies, considère le RNB et un indice de charge de morbidité. 

Qu’advient-il après le reclassement ?

Consultez les informations relatives aux mécanismes spécifiques aux PMA ici.

?tant donné que la plupart des aides multilatérales et régionales, à l'exception des mécanismes spécifiques aux PMA, ne sont pas basées sur le fait qu'un pays soit ou non un PMA, la sortie d'un pays de la catégorie des PMA n'entra?ne généralement pas de modifications significatives des modalités ou du volume de l'aide. Cependant, à peu près à la même période que le reclassement de la catégorie des PMA, le pays pourrait franchir d'autres seuils qui sont effectivement pris en compte par ces institutions. Il est important de planifier ces ? reclassements simultanés ?, mais aussi de distinguer clairement les impacts de la sortie de la catégorie des PMA de ceux du respect des autres critères pris en compte par ces institutions. Plusieurs organisations se sont engagées à accompagner les pays dans une ? transition sans heurt ? hors de la catégorie des PMA.

? la Banque Asiatique de Développement, les impacts de la sortie de la catégorie des PMA dépendent de la situation du pays en termes de revenu et de solvabilité, comme indiqué dans la section ? . Selon les règles actuelles, pour les PMA dont le revenu par habitant est supérieur au seuil opérationnel de l'IDA et dont la solvabilité est jugée insuffisante, le reclassement peut déclencher un processus de reclassement dans une catégorie recevant une combinaison de ressources concessionnelles et non concessionnelles. Pour un PMA dont le revenu par habitant est supérieur au seuil du RNB et dont la solvabilité est jugée adéquate, le reclassement peut déclencher un processus de reclassement dans une catégorie recevant uniquement des prêts non concessionnels. Pour les autres PMA, le reclassement n'aurait pas d'incidence sur le classement à la Banque. Le processus de reclassement n'est pas automatique, prend en compte une série de facteurs, dont le risque de surendettement, et est effectué au cas par cas.

En ce qui concerne l'allocation des ressources par le PNUD, le reclassement de la catégorie des PMA pourrait potentiellement affecter une partie des ressources de base consacrées à un pays qui est sorti de la catégorie des PMA dans le cycle budgétaire intégré ultérieur. Toutefois, le montant des ressources disponibles après le reclassement dépendra de nombreux facteurs, notamment des besoins du pays et du financement global du PNUD.

Plusieurs organisations se sont engagées à accompagner les pays dans une transition sans heurt hors de la catégorie, conformément aux résolutions de l'Assemblée générale et aux programmes d'action en faveur des PMA, notamment le Programme d'action de Doha. Le Bureau du Haut-Représentant des Nations Unies pour les pays les moins avancés (OHRLLS) coordonne un groupe de travail interinstitutions à cet effet.